Lauryathe cephyse bikouta

Lauryathe Céphyse Bikouta est la fondatrice du festival international du rire tuSeo qui se déroule à Brazzaville depuis 2004. Nous sommes allés à sa rencontre pour en savoir plus sur son parcours, le festival…

-Bonjour Lauryathe, peux-tu te présenter aux lecteurs de troismilleafropolitains?

Je suis Lauryathe Cephyse Bikouta, comédienne, promotrice culturelle, directrice du festival tuSeo depuis 2004.Je vis entre la France et le Congo.

-Peux tu nous en dire plus sur ton parcours?

J’ai fait des études de langues et Littérature au Congo.Mais ma passion pour l’art, la culture,et la communication ne tarde pas à se révéler et à m’entraîner hors des sentiers battus.

Je m’installe alors à Pointe Noire(capitale économique du Congo),où je ne tarde pas à à me faire un nom dans les cercles cultures.Je collabore notamment au journal « la semaine Africaine »,je suis récompensée localement du prix de la meilleure journaliste culturelle(« PRIX TCHIKOUNDA » décerné par la direction régionale de la culture et des arts au Kouilou)en 1998.

Je crée aussi en 1998 la compagnie ZANGUL’ART,première troupe Congolaise féminine de théâtre(que je dirige,et dans laquelle je m’illustre également en tant que comédienne).

Je crée ensuite dès 1999 tour à tour:l’union des femmes artistes du Congo(UFAC),BADABOUM(un spectacle de hip hop),REG’ARTS(un bulletin d’information culturel,et le groupe M’SENDO THEATRE.

Après tant d’expérience accumulée,je reviens à Brazzaville en 2003 et je crée le festival de rire tuSeo dont la première édition s’est tenue du 24 au 28 Octobre 2004 à Brazzaville.

En 2011 j’ai créé l’association socioculturelle ASSOCIATION LENDA qui s’est jointe à l’organisation du Festival tuSeo depuis 2012.

-Peux-tu nous parler du festival tuSeo?

tuSeo est le premier festival du rire au Congo et dans la sous région. Il oeuvre pour la promotion de la création contemporaine des humoristes d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique dans le domaine du rire. En donnant l’occasion aux professionnels et aux débutants de porter leur talent à la connaissance du public tout en favorisant l’échange. Permettre la circulation des spectacles du rire entre le Congo et l’étranger, amener les producteurs à promouvoir les créations du rire à travers des supports audiovisuels, écrits, multimédia, Internet. L’objectif visé est de faire de Brazzaville la capitale du rire. Le festival tuSeo partage la bonne humeur, échange, éduque et diverti à travers le rire. L’enjeu au-delà de l’aspect distrayant de ce festival, est de changer le regard de cette profession notamment en République du Congo, de responsabiliser les artistes en les encourageant de façon originale à la richesse du patrimoine artistique et culturel.

-Que signifie Tuseo? Pourquoi avoir choisi de nommer le festival “ tuSeo“ ?

tuSeo veut dire les rires en langue kongo parlé dans le sud de la république du Congo. C‘est un concept philosophique car il s’agit bien du « Vivre ensemble » ! tuSeo raisonne comme « Tu seho » ce qui pourrait se traduire littéralement: « mets nous ensemble…là! »

Au festival tuSeo, la joie se transmet et se partage. Tuseo apparaît comme une invitation à la rencontre de l’autre qu’on ne connaît pas encore, mais que l’on va découvrir autour du Mbongi de Tuseo. On y est ainsi invité pour découvrir, se découvrir et découvrir l’autre dans sa spécificité qui nous entraîne ainsi dans l’univers de la fraternité, de l’amitié et de la solidarité et où autour des anecdotes les hommes deviennent tous UN à travers Tuseo. La vie y est racontée sous ses différents aspects de joie, de gaieté, de bonheur tout comme de souffrance, de douleur, de tristesse etc. tuSeo est un appel de l’inconnu mais qui, en réalité n’en est pas un puisqu’il s’agit de l’appel de Sé qui désigne chez les Bantous (Kongo et Ngala) le Père et la terre.

-Quel bilan fais-tu de la précédente édition?

tuSeo 2014 était une très belle édition, l’une des plus belles en tout cas, pour une fois je voulais que le festival se prolonge (rires). Elle a eu la particularité de célébrer les dix ans de la phase pratique du festival sous le signe de 10 ans de bonne humeur!

Débutée le 18 novembre 2014 à la Mairie de l’arrondissement 7 M’filou Ngamaba, la septième édition de tuSeo s’est achevée dimanche 23 novembre sur le même site. Forte d’une programmation intense, la cure de désintoxication contre le stresse, proposée pendant ces six jours par tuSeo, a été une indéniable réussite. Une alchimie qui a transformé chaque instant en moment d’exception. Le public était au rendez-vous; la salle Pierre Savorgnan de Brazza de l’Institut Français de Brazzaville, pour les spectacles était investit chaque soir. Même si la conjoncture financière était peu favorable, tuSeo 2014 a témoigné de la belle vitalité du Festival tant par la qualité et la diversité artistique proposée, par le nombre toujours croissant de son public, que par son retentissement national et international à travers une couverture médiatique particulièrement attentive.

Ponctuée de débats animés, les rencontres, les conférences, les ateliers et une excursion, le festival s’est révélé plus salutaire et a illustré la vitalité qui parcourt actuellement le nombre croisant des humoristes en Afrique en particulier. Le Festival reste soucieux de ses productions, garant de son rayonnement national et international. Grâce au développement de multiples partenariats, coproductions et tournées, la plupart des productions du Festival seront ainsi présentées tout au long dans d’autres festivals, renforçant encore son rôle d’acteur majeur du monde comique. Cela est possible grâce au soutien renouvelé de nos partenaires, le public et les particuliers, qui ont confirmé leur contribution.Les artistes ont apprécié le bon sens de communication aussi bien qu’entre eux qu’avec les organisateurs.La rencontre avec les autres participants a été très enrichissante et nous avons vraiment passé un moment merveilleux,la bonne humeur était au rendez-vous.L’engagement des techniciens à rendre la tâche facile aux humoristes lors des prestations est sans reproche.Les invités de l’édition 2014 ont exhorté les organisateurs de tuSeo à pouvoir garder ce cap et mettre encore la barre plus haute à la prochaine édition. 

-Quelles sont les difficultés que l’on peut rencontrer dans l’organisation de ce type de manifestation?

Les difficultés de tuSeo sont surtout d’ordre financière. La majorité des entreprises et Compagnies sollicitées sont très lentes dans les démarches administratives, ce qui ne nous garantie pas à temps leur participation. Cela ralentis le rythme et l’efficacité dans l’évolution du bon déroulement du projet notamment, dans la réalisation des supports de Communication et de la publication de la liste des participants. La participation financière des partenaires reste encore très faible; Le public des quartiers éloignés reste encore privé de notre festival, en raison de sa majeure concentration sur le centre ville (Institut Français du Congo en particulier. L’édition 2014 a tenté avec le soutien du festival Feux de Brazza et de la Mairie de Mfilou de trouver des solutions à cette situation afin de rendre accessible tuSeo dans tous les quartiers de la Capitale. Mais cela ne va pas sans moyens techniques, logistiques et matériels sans compter, des structures d’accueil professionnelles et bien équipées, ce qui n’existe quasiment pas dans la ville de Brazzaville.

-Que réserve la prochaine édition du festival tuSeo ? Comment se passe sa préparation?

La 8ème édition du festival tuSeo va se dérouler du 29 au 31 octobre 2015 à l’Institut Français de Brazzaville anciennement Centre Culturel français CCF. Les préparatifs sont en cours. Notre équipe d’organisation s’active pour faire de cette nouvelle édition une reussite de plus.

Quels conseils donnerais-tu à ceux qui voudraient suivre le même parcours?

D’aller jusqu’au bout de leur pensée, de leurs idées, de leur projet. De s’armer de courage et surtout de patience, ce n’est pas aussi facile que ça. Il faut beaucoup travailler et surtout bien travailler, être entouré par une bonne équipe. Convaincre les partenaires

Des projets?

Oui, beaucoup

-Qu’évoque pour toi la notion d’AFROPOLITAIN?

Pour moi Afropolitain témoigne sur la réussite des talents africains en Métropole.

-Que peut-on te souhaiter pour la suite?

Beaucoup de chance, j’en ai besoin (éclats de rire). Je tiens à exprimer ma reconnaissance et ma confiance à l‘ensemble des artistes, des groupes, des formateurs qui sont déjà passés dans notre festival. Tout cela ne serait pas possible sans le formidable travail de nos collaborateurs, le grand soutien des petites mains et nombreux bénévoles, le soutien de nos partenaires.

-Un mot pour les lecteurs de troismilleafropolitains?

Qu’ils continuent à faire des bonnes découvertes grâce à cet espace de communication riche en information.

 

Crédits photos:youngiftedandblack